在另一頁網誌,提及在一個美國翻譯網站,參加了全球英中翻譯比賽落敗,其實,同時也參加了法文翻譯成中文的比賽,參加者連同小弟,就只有3人,結果也是包尾大班。坦白的說,小弟的法文是小學雞不如,大多從法文歌詞學來的,起初只見參賽的,只有兩位,於是為了搭夠,硬著頭皮參加,因為,其他語種也很熱鬧,唯獨是中文則是冷冷清清,抱著一試無妨的心態,結果又是失敗而回。現在把法譯中拿出來亮相,望網友不要見笑。之後有法文原文,及別人的冠軍英譯,供一起參照。
節錄自皮埃爾•洛蒂“令人眩暈的大千世界”
from "Quelques aspects du vertige mondial" by Pierre Loti
這是我在紐約渡過第一個晚上的經過,我要寫的東西會令美國人發笑。吉卜林Rudyard Kipling曾寫過一本精彩的書,回想起都膽戰心驚,有如野性難馴的 Mowgli,第一次睡在密封的斗室:屋頂就好像壓在頭上,未幾已令人頭昏腦脹,唯有走出屋外,睡在星空之下。夠了!整晚折磨我的是那些摩天大廈,擱在我頭頂上是巨型的字母廣告牌,裝在高蹺鐵架上的大紅桶,這些都是掛到半空的東西,真的,丁點兒安寧也沒有。然而 600 萬人,將四週圍擠得水洩不通,如此一個人滿之患的世界,壓迫得令人透不過氣來,寢睡不安。哦!摩天大樓的夢魘,形狀扭曲及拉長,特別是有一座(若沒有記錯的話,相信是橡膠企業大廈),突然間拉得非常接近你,又一座令人吃驚的大理石建築,有超額的重量,壓得我粉碎,有時似是傾側的幻覺,搖搖欲墜......
今天是星期天,悶熱非常,這濃霧彌漫的早晨,是秋季中最熱的日子,這裡稱之為“爭秋奪暑”。在安息日的星期天,紐約變得麻木,林蔭大道、電車進入了休戰狀態,無所事事,劇院也停頓。帶來美國的劇本,要到明天才可排練。倚窗外望,鄰里附近有中央公園,樹木經已是光禿禿的,我一於往那裡去,尋找點滴的新鮮空氣與片刻的寧靜。
這是我在紐約渡過第一個晚上的經過,我要寫的東西會令美國人發笑。吉卜林Rudyard Kipling曾寫過一本精彩的書,回想起都膽戰心驚,有如野性難馴的 Mowgli,第一次睡在密封的斗室:屋頂就好像壓在頭上,未幾已令人頭昏腦脹,唯有走出屋外,睡在星空之下。夠了!整晚折磨我的是那些摩天大廈,擱在我頭頂上是巨型的字母廣告牌,裝在高蹺鐵架上的大紅桶,這些都是掛到半空的東西,真的,丁點兒安寧也沒有。然而 600 萬人,將四週圍擠得水洩不通,如此一個人滿之患的世界,壓迫得令人透不過氣來,寢睡不安。哦!摩天大樓的夢魘,形狀扭曲及拉長,特別是有一座(若沒有記錯的話,相信是橡膠企業大廈),突然間拉得非常接近你,又一座令人吃驚的大理石建築,有超額的重量,壓得我粉碎,有時似是傾側的幻覺,搖搖欲墜......
今天是星期天,悶熱非常,這濃霧彌漫的早晨,是秋季中最熱的日子,這裡稱之為“爭秋奪暑”。在安息日的星期天,紐約變得麻木,林蔭大道、電車進入了休戰狀態,無所事事,劇院也停頓。帶來美國的劇本,要到明天才可排練。倚窗外望,鄰里附近有中央公園,樹木經已是光禿禿的,我一於往那裡去,尋找點滴的新鮮空氣與片刻的寧靜。
The account of my first night in New York will make Americans smile; in fact that is why I am writing about it. I remember reading in a book by the wonderful Rudyard Kipling about how terrified the wild child Mowgli was the first time he tried to sleep inside a closed hut: the feeling of having a roof over his head soon became so unbearable that he had to get outside and sleep under the stars. Well, that night I experienced similar anxiety! For me it was the skyscrapers, the huge advertising letters above me, the big red barrels balanced on iron legs; too many things up there in the air, not enough tranquillity. And then there were the six million people all crowded together; this tumult, this layer upon layer of humanity troubled my sleep. Oh, the skyscrapers stretched and distorted in my dreams! There was one in particular (belonging to the rubber corporation, if I'm not mistaken) which reared up right in front of me, a giant in marble so enormously heavy I trembled with fear. It was weighing on me, crushing me, and I had a vision of it leaning over, collapsing...
It is Sunday today; the morning emerges in a heavy, sultry fog; it is going to be one of those warm autumnal days in this season known here as the “Indian summer". The torpor of an English Sunday hangs over New York and, in the streets, the electric cars have agreed a truce from the usual hustle and bustle. There is nothing to be done; the theatres are idle, and only tomorrow will I be able to begin rehearsals for the play which has brought me to America . But in the neighbourhood, very close by, is Central Park , which I can see from my window, with its trees already stripped of leaves; I will go there then, to seek a little peace and fresh air.
It is Sunday today; the morning emerges in a heavy, sultry fog; it is going to be one of those warm autumnal days in this season known here as the “Indian summer". The torpor of an English Sunday hangs over New York and, in the streets, the electric cars have agreed a truce from the usual hustle and bustle. There is nothing to be done; the theatres are idle, and only tomorrow will I be able to begin rehearsals for the play which has brought me to America . But in the neighbourhood, very close by, is Central Park , which I can see from my window, with its trees already stripped of leaves; I will go there then, to seek a little peace and fresh air.
Ce que je vais raconter de ma première nuit de New York fera sourire les Américains;
aussi bien est-ce dans ce but que je l'écris. Dans un livre du merveilleux Rudyard Kipling,
je me rappelle avoir lu les épouvantes du sauvage Mowgli la première fois qu'il coucha
dans une cabane close: l'impression de sentir un toit au-dessus de sa tête lui devint bientôt
si intolérable, qu'il fut obligé d'aller s'étendre dehors à la belle étoile. Eh bien! J'ai presque
subi cette nuit une petite angoisse analogue, et c'étaient les gratte-ciel, c'étaient les grandes
lettres réclames au-dessus de moi, c'étaient les grands tonneaux rouges montés sur leurs
échasses de fonte; trop de choses en l'air, vraiment, pas assez de calme là-haut. Et puis, ces
six millions d'êtres humains tassés alentour, ce foisonnement de monde, cette superposition à
outrance oppressaient mon sommeil. Oh! Les gratte-ciel, déformés et allongés en rêve! Un en
particulier (celui du trust des caoutchoucs, si je ne m'abuse), un qui surgit là très proche, un
tout en marbre qui doit être d'un poids à faire frémir! Il m'écrasait comme une surcharge, et
parfois quelque hallucination me le montrait incliné et croulant...
C'est dimanche aujourd'hui; le matin se lève dans une brume lourde et moite; il fera une
des chaudes journées de cette saison automnale qu'on appelle ici «l'été indien». Sur New
York pèse la torpeur des dimanches anglais et, dans les avenues, les voitures électriques
ont consenti une trêve d'agitation. Rien à faire, les théâtres chôment et demain seulement je
pourrai commencer à suivre les répétitions du drame qui m'a amené en Amérique. Mais dans
le voisinage, tout près, il y a Central Park , que j'aperçois par ma fenêtre, avec ses arbres déjà
effeuillés; j'irai donc là, chercher un peu d'air et de paix.
aussi bien est-ce dans ce but que je l'écris. Dans un livre du merveilleux Rudyard Kipling,
je me rappelle avoir lu les épouvantes du sauvage Mowgli la première fois qu'il coucha
dans une cabane close: l'impression de sentir un toit au-dessus de sa tête lui devint bientôt
si intolérable, qu'il fut obligé d'aller s'étendre dehors à la belle étoile. Eh bien! J'ai presque
subi cette nuit une petite angoisse analogue, et c'étaient les gratte-ciel, c'étaient les grandes
lettres réclames au-dessus de moi, c'étaient les grands tonneaux rouges montés sur leurs
échasses de fonte; trop de choses en l'air, vraiment, pas assez de calme là-haut. Et puis, ces
six millions d'êtres humains tassés alentour, ce foisonnement de monde, cette superposition à
outrance oppressaient mon sommeil. Oh! Les gratte-ciel, déformés et allongés en rêve! Un en
particulier (celui du trust des caoutchoucs, si je ne m'abuse), un qui surgit là très proche, un
tout en marbre qui doit être d'un poids à faire frémir! Il m'écrasait comme une surcharge, et
parfois quelque hallucination me le montrait incliné et croulant...
C'est dimanche aujourd'hui; le matin se lève dans une brume lourde et moite; il fera une
des chaudes journées de cette saison automnale qu'on appelle ici «l'été indien». Sur New
York pèse la torpeur des dimanches anglais et, dans les avenues, les voitures électriques
ont consenti une trêve d'agitation. Rien à faire, les théâtres chôment et demain seulement je
pourrai commencer à suivre les répétitions du drame qui m'a amené en Amérique. Mais dans
le voisinage, tout près, il y a Central Park , que j'aperçois par ma fenêtre, avec ses arbres déjà
effeuillés; j'irai donc là, chercher un peu d'air et de paix.
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